Dans les coulisses – Les résidences à Bordeaux s’enchainent avec le Glob Théâtre

Sonia Ristic à Bordeaux / photo © Glob Théâtre

Après la résidence de Guillaume Corbeil, en décembre, c’est Sonia Ristic, écrivain croate, qui, à l’issue de sa résidence, nous livre ses impressions :

« Je ne me souviens plus qui a dit qu’aller à la rencontre de l’autre, de l’ailleurs, c’est surtout un chemin vers soi-même. Je ressens cela très fort, où que je me déplace. A chaque voyage, à chaque découverte, au paysage nouveau se superpose le paysage intérieur. Ainsi, les souvenirs des lieux traversés ou les endroits fondateurs dans lesquels je m’ancre entrent en dialogue avec les cadres nouveaux et créent un espace trouble, flou, labyrinthique, fait de couches multiples entre ce qui est réellement là et ce que j’ai apporté dans mes poches et mes valises. A la Bastide, j’erre longtemps dans la serre du Jardin des Plantes. Ma Méditerranée, celle qui vibre dans tous mes textes, celle qui m’accompagne dans toutes mes errances, est toute là, sous cloche. »

 

Luisa Campanile aux Chartrons

En janvier, c’est au tour de Luisa Campanile, auteure, metteur en scène et poétesse italienne et suisse qui à l’issue de sa résidence, nous livre ses impressions des Chartrons :

« Suivre le fleuve, large, tranquille, et oser aller au-delà des façades blanches, lisses, trois étages, pas plus. Les deux clochetons qui pointent par-dessus les toits invitent sur-le-champ. Dans l’église, là, il y a sur un vitrail, dit l’homme, lui aussi en visite, Robin des Bois, mon enfance. »

 

Hakim BAH aux Bassins à flot / photo © Glob Théâtre

Toujours en janvier, Hakim Bah, écrivain guinéen nous parle des Bassins à flot :

« Ici c’est comme un petit village avec ses avantages et ses inconvénients tout le monde connaît (presque) tout le monde » qu’on me dit
Un petit village dans la ville donc qui voit la ville l’envahir et bientôt l’anéantir par ses grands projets immobiliers
Les chantiers par ci par là du nouveau Bordeaux
Ceux qui sont là savent bien que tout cela ne sera bientôt plus là
Tout sera retapé
Tout sera normé
Fera partir de la nouvelle métropole
Va accroître l’attractivité
Va accroitre la rentabilité
Et moi je suis là
Je suis dans ma péniche au bassin n°2 en face d’un des hangars qui comptent ses jours
Et moi je suis là deux jours à flâner
Deux jours à marcher
à me perdre dans telle rue à me retrouver dans telle autre
à parler avec un tel à laisser me parler un tel
à surtout beaucoup écouter
à surtout beaucoup regarder
à surtout beaucoup sentir
Je suis là deux jours passés (déjà ?) et je repars (oui déjà) la tête pleine d’ici »

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