Soirée architecture et cinéma

Agora : Le Mouvement

Mercredi 16 novembre 2016, Agora : Le Mouvement se clôturait avec une séance « Cinéma et architecture », composée de la projection du film « Voyage autour de la Lune », d’lla Bêka et Louise Lemoine et d’une conférence « Cinéma et Architecture : quelle(s) perception(s) du paysage? ».

Alexandra Siarri, adjointe au maire en charge de la cohésion sociale et territoriale, a présenté au cinéma Utopia Voyage autour de la Lune, une commande artistique de la Ville de Bordeaux, en signalant l’importance de l’urbanisme et du beau pour le bien-être en ville.

La soirée s’est poursuivie au 308, maison de l’architecture. Autour de Benoît Lasserre, modérateur et Grand Reporter au journal Sud-Ouest, Christian Barani, vidéaste, Pierre Bourdareau, enseignant en design à l’Université Bordeaux Montaigne et Sébastien Jounel, programmateur au FiFib et docteur en cinéma, ont évoqué leurs approches des liens entre cinéma et architecture.

Christian Barani a tout d’abord parlé de son travail et de ses dérives en ville. S’il prend soin d’étudier l’histoire, la culture, la politique des villes qu’il filme, il ne fait jamais de réperage ni ne rédige de scénario. Ainsi, il ne s’intéresse pas au resultat d’un film mais s’attache plutôt à montrer son rapport à un lieu car « représenter une ville est un objet impossible ».

Sébastien Jounel souligne ainsi que le cinéma a modifié notre regard au même titre que le téléscope ou le microscope. Ceci structure, inconsciemment, notre vision du monde et de la ville. Cinéastes et architectes partagent un riche lexique. L’exemple du « plan » est intéressant car, pour le cinéaste, la base du plan est l’humain. Ainsi, si l’architecture impose des trajectoires, « le cinéma propose des chemins de traverse ».

Pierre Boudareau s’intéresse à l’intervalle entre le cinéma et l’architecture. Les architectes fabriquent de la réalité, les cinéastes créent de la fiction mais comment cette fiction participe-t-elle à la constitution de la réalité? « Le cinéma est devenu un espace culturel gigantesque », de par la grande diversité des pratiques, sa légèreté en termes d’équipement et son insertion dans d’autres formes artistiques. Cette idée de l’appareil est essentielle car « la perception du paysage se déplace avec l’évolution de la technique ».

Les intervenants concluent la discussion autour d’une question du public au sujet des villes du futur. Pierre Bourdareau indique qu’il apprécie l’architecture spéculative, non pas comme une architecture prémonitoire, mais comme un prétexte pour réfléchir à notre présent. Christian Barani  explique que « les villes perdent de plus en plus leur identité, en termes de temps et d’espace ». Le rapport au temps et à la narration est similaire dans le monde entier à présent, de telle sorte qu’il est parfois impossible de savoir dans quel pays un film a été tourné. C’est un élément important car « le paysage est une hybridation de ce que l’on voit et de ce que l’on pense ».

La discussion s’achève sur une phrase de Christian Barani : « une image n’a de sens que quand on y colle une image avant et une image après, et à partir de ces trois temps, elle devient une fiction. »

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